Indemnité spécifique de rupture conventionnelle : calcul, délais et recours en cas de refus
La rupture conventionnelle permet au salarié en CDI et à son employeur de mettre fin au contrat d’un commun accord. L’un des éléments essentiels est l’indemnité spécifique, qui doit respecter un minimum légal. Un mauvais calcul, un non-paiement ou un refus d’homologation peut entraîner d’importantes conséquences. Voici un guide clair et complet pour comprendre son fonctionnement.
1. Définition de l’indemnité spécifique de rupture conventionnelle
C’est une somme versée au salarié lors d’une rupture conventionnelle homologuée. Elle ne peut jamais être inférieure à l’indemnité légale de licenciement. Elle doit être calculée précisément à partir de l’ancienneté et du salaire de référence.
2. Calcul de l’indemnité : méthode officielle
a) Salaire de référence
Le salaire retenu est le montant le plus avantageux entre :
- la moyenne des 12 derniers mois de salaire brut ;
- la moyenne des 3 derniers mois (primes incluses si annuelles).
b) Montant minimal légal
Le montant minimum correspond à :
- 1/4 de mois de salaire par année d’ancienneté jusqu’à 10 ans ;
- 1/3 de mois de salaire par année au-delà de 10 ans.
3. Exemple simple de calcul
Un salarié ayant :
- 6 ans d’ancienneté ;
- un salaire de référence de 1 800 € brut mensuels.
Indemnité minimale : 1 800 € × 1/4 × 6 = 2 700 €.
4. Délais officiels de procédure
- Signature de la convention : employeur et salarié signent le document.
- Délai de rétractation : 15 jours calendaires pour annuler sans motif.
- Envoi pour homologation : après les 15 jours.
- Délais de décision : l’administration dispose de 15 jours ouvrables.
Sans réponse dans ce délai, l’homologation est considérée comme acceptée.
5. Motifs de refus les plus fréquents
- Indemnité trop faible par rapport au minimum légal.
- Vice du consentement (pression, menace, absence de liberté).
- Ancienneté mal calculée.
- Délais non respectés.
- Documents incomplets ou mal remplis.
6. Recours en cas de refus d’homologation
Si la rupture conventionnelle est refusée, plusieurs solutions existent :
- Corriger les erreurs (montant, dates, documents) et déposer une nouvelle demande.
- Contester la décision auprès de l’administration si le refus n’est pas justifié.
- Saisir le conseil de prud’hommes en cas d’abus ou de refus infondé.
Le salarié peut aussi être réintégré si la rupture est déclarée nulle, mais cela reste rare.